Oui, nous sommes en démocratie
Réalité ou illusion ? Si l’on regarde l’étymologie du mot démocratie, on découvre qu’il s’agit d’un emprunt au latin tardif democratia, ‘démocratie’ ; du grec ancien dēmokratia, ‘gouvernement par le peuple’. Nous serions donc dans un système où le peuple a le pouvoir. C’est ce que nous assurent nos élus et les tenants de ce système. Vérifions cette affirmation.
La démocratie représentative
On est assez habitué à ce terme qui définit la forme de démocratie qui est la nôtre. Pourtant, ce terme ne cache-t-il pas quelque chose ? Si l’on doit ajouter un adjectif à un mot, c’est que le mot de départ n’est pas correctement défini, n’est-ce pas ? En l’occurence, le terme “démocratie représentative” ne serait-il pas un oxymore ?
Un oxymore est une figure de style qui vise à rapprocher deux termes (un nom et un adjectif) que leurs sens devraient éloigner. Par exemple, mort-vivant est un oxymore. Comme l’est démocratie représentative.
La démocratie peut-elle être déléguée ou représentée ? Dans la pratique, si le peuple ne gouverne pas, d’autres mots désignent le mode de gouvernance qui n’est pas démocratique. Par exemple, oligarchie : régime politique où le pouvoir est détenu par un petit nombre d’individus ou de familles ou même ploutocratie : forme de gouvernement dans lequel le pouvoir est entre les mains des plus riches.
La langue française est assez riche pour nommer chaque régime, pourquoi s’obstiner à ne pas utiliser les bons termes ?
Posons nous les bonnes questions
Pouvons-nous décider sur des sujets qui nous concernent ou juste choisir des « élus » qui le feront à notre place ? Ces élus, sont-ils obligés de rendre des comptes ? Travaillent-ils en leur âme et conscience pour l’intérêt général ou se contentent t-ils d’appliquer les consignes de vote de leur parti ? Tiennent-ils compte de l’avis, parfois majoritairement opposé à ce vote, de leurs électeurs ?
Les candidats aux élections sont-ils obligés de mettre en oeuvre leur « programme » ou peuvent-ils « raser gratis » en toute impunité ?
Conflits et corruption
Il est impossible, à un seul homme ou un seul parti, de « représenter » toutes les sensibilités. Ce système conduit à une logique de conflit. Prenons le sujet de la peine de mort. Comment un élu pourrait-il représenter à la fois ceux qui sont pour la peine de mort et ceux qui sont contre ? On parle du pass sanitaire ?
Rien ne garantit qu’un « représentant » soit plus intègre qu’un simple citoyen. Au contraire, en lui conférant des pouvoirs, on le soumet à la tentation. Combien d’élus se sont lancés en politique, la main sur le coeur, plein de bonne volonté, puis, une fois arrivé au pouvoir, prennent goût à la place et aux revenus confortables qu’elle procure et ne pensent alors plus qu’à se faire réélire ?
Le député sortant du Sundgau, Jean-Luc Reitzer, n’est-il pas de cette trempe d’élus, plus soucieux de se maintenir en poste que de faire avancer les projets. Combien sommes-nous à le remercier quand il nous faut de plus en plus de temps pour nous déplacer sur Mulhouse, faute d’avoir une pénétrante dans le Sundgau qui mettrait Mulhouse à moins d’une demi-heure ?
Dans un système pyramidal sans « compte à rendre » et sans réel contre pouvoir, il suffit de corrompre en haut ou de placer l’un des siens. Imaginez que Macron ait réellement été mis en place par le monde de la finance d’où il vient…
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