Dans un article précédent nous avons vu comment le dollar a été imposé au monde par les Américains et que la dédollarisation avait commencé. Essayons ici de faire appel à la logique pour tirer les conséquences de la fin de l’hégémonie mondiale du dollar.
Tout d’abord, on peut très logiquement déduire que ce sont les matières premières qui seront les premières impactées puisque la Russie, gros producteur de pétrole, a su convaincre les pays de l’OPEP+ d’accepter des paiements dans d’autres monnaies que le dollar. Cette réalité va avoir pour conséquence de mettre énormément de dollars « sur le marché » et donc de faire baisser le cours du dollar.
Baisse du dollar
Pour mieux comprendre ce phénomène, supposons que vous avez besoin de 2000 litres de fuel pour chauffer votre maison pendant un an et que vous payez en dollar. Vous aurez donc, quelque part, quelques dollars qui trainent pour honorer cette facture. Mais si vous pouvez payer cette facture en yuan ou en rouble, bien moins cher, vous n’aurez plus besoin de vos dollars que vous irez sans doute échanger dans votre banque qui fait office de bureau de change. Comme tout le monde fait comme vous, la banque va avoir plein de dollars dans ses comptes et cherchera à les revendre. Mais la loi du marché étant ce qu’elle est, comme toutes les banques vont avoir plein de dollars à vendre, le cours du dollar va automatiquement baisser. C’est logique.
Donc la première conséquence de la dédollarisation, c’est qu’il va y avoir une grosse masse de dollars à vendre sur le marché, et donc, une baisse du cours.
Augmentation des prix
Cette baisse du cours va enclencher un phénomène naturel. Comme la monnaie vaut moins, il faudra plus de dollars pour acheter un produit. Et comme les commerçants ne vendent pas à perte, ce sont les prix qui vont augmenter. On appelle ça, l’inflation.
La seconde conséquence sera donc une hausse des prix.
Hausse des taux
Pour contrer cette inflation qui risque vite de devenir galopante, la FED, qui rappelons-le est un organisme privé, va devoir augmenter ses taux d’intérêts, à la fois pour faire remonter la valeur du dollar et pour diminuer la masse monétaire (parce que la hausse des taux monétaires fait automatiquement diminuer la masse des demandes de crédit).
La troisième conséquence sera une hausse des taux d’intérêt.
Faillite du système bancaire
Cette hausse des taux va engendrer un phénomène auquel on a déjà assisté avec la hausse des taux actuels, c’est-à-dire que les banques vont commencer à tousser, pour ne pas dire s’étouffer. En effet, dans notre système pas du tout corrompu (c’est de l’ironie), les banquiers qui nous ont déjà plongés dans une crise terrible en 2008 ont pu bénéficier d’un autre passe-droit (il y en a tellement…) : ils peuvent conserver la valeur de leurs actifs au prix d’achat.
Essayons d’être plus clairs : quand vous achetez une voiture, vous savez que chaque mois qui passe lui fait perdre de la valeur selon un modèle qu’on appelle Argus. Donc, quand vous faites l’inventaire de vos biens, si vous avez une voiture de deux ans, vous comptabilisez la valeur de l’argus de votre voiture et non pas le prix où vous l’avez achetée, on est d’accord ? Et bien, les banquiers, eux, dans leur comptabilité, ont le droit de garder la valeur de la voiture à son prix d’achat, même s’il la garde dix ans. Ce n’est qu’au moment où ils la revendent, qu’ils doivent intégrer sa valeur de vente en comptabilité. Du point de vue moral, c’est un procédé très très douteux, mais comme disent les politiques, c’est légal.
Seulement, voilà le problème. Pour émettre des crédits, les banquiers doivent avoir une valeur en monnaie centrale. Pour simplifier, disons que pour prêter 100, ils doivent avoir 10 en fonds propres, en dépôt des clients ou en monnaie centrale à la banque centrale. Pour faire fructifier le capital, ils gardent juste ce qu’il faut de monnaie dans leur coffre pour répondre aux demandes de retrait en espèce, tout le reste est converti en bons du Trésor, en obligations, en immobilier, etc. Et justement, l’un des investissements les plus sûrs, c’est les bons du Trésor des États-Unis (notés Triple A). C’est pourquoi, comme il leur faut du crédit pour alimenter les traders, ils souscrivent tous à l’émission de bons de trésor des États-Unis, qu’ils comptabilisent à leur valeur d’achat.
Imaginons maintenant (dans un modèle très très simplifié) une banque qui détient disons 100 000 en dépôt de ses clients. Elle en a converti 50 000 en bons du Trésor émis par les États-Unis au taux de 1 %, il y a deux ans, quand les taux étaient encore très bas, elle garde 30 000 en espèce dans ses coffres et elle place 20 000 à la bourse. Ils ont donc, 100 000 de fonds pour émettre des crédits à hauteur de 1 00 000 (c’est beau le métier de banquier…). Tout va bien dans le meilleur des mondes jusqu’à ce que l’inflation commence à monter et que la FED est obligée de remonter ses taux d’intérêt.
Quand le gouvernement américain, qui vit à crédit, émet de nouveaux bons du Trésor, ceux-ci ne seront plus à 1 %, mais bel et bien à 3 ou 4 % puisque la FED a remonté son taux directeur. Là, les investisseurs avisés, qui savent lire les bilans, se disent que leur argent n’est pas en sécurité dans notre banque et commencent à retirer leur argent. Les premiers qui se présentent, parviennent à retirer sans problème les 30 000 que la banque a garder en espèce pour, justement, répondre aux demandes de retrait de ses clients.
Seulement, voilà, au bout de quelques jours, ce n’est plus 30 000 que les clients retirent, mais 60 000… Là, ça commence à faire mal et la banque doit vendre ses bons du Trésor et ses actions en urgence pour obtenir la liquidité nécessaire pour répondre aux demandes de retrait. Mais pensez-vous qu’un bon du Trésor avec une rentabilité de 1 % vaut autant qu’un bon du Trésor avec une rentabilité de 4 % ? Eh bien, non, vous avez raison, les bons du Trésor à 1 % ont perdu de leur valeur.
Mais comme la banque a toujours ces bons du trésor dans sa comptabilité à leur valeur d’achat, ils ne valent plus 50 000, mais peut-être 30 000… Du coup, la banque se retrouve dans une situation où elle n’est plus en mesure de répondre aux demandes de retraits de ses clients et en faillite complète au regard des normes comptables, car elle n’a plus le fond de sécurité nécessaire pour couvrir les crédits qu’elle a émis.
Donc, la dernière conséquence de la dédollarisation va engendrer une faillite des banques que les états ne pourront plus couvrir en émettant encore plus de monnaie (de singe). 1929 sera un doux souvenir par rapport à ce qui nous attend au regard des sommes en jeu.
Dans notre société moderne, où les valeurs sont totalement inversées, ça va être très dur. Mad max, ça vous parle ?
A nous de reconstruire
Il faudra en passer par là pour comprendre que les vraies valeurs sont le partage, la solidarité, l’entraide et l’amour. Alors, on pourra peut-être construire un nouveau système monétaire juste et équilibré. Mais attention, avant d’en arriver là, il faudra pouvoir rejeter le système de monnaie centrale numérique que nous préparent déjà ceux qui ont conduit là. Si ça passe, nous irons vers un avenir encore plus sombre.
À nous de prendre notre destin en main et de remettre les milliardaires au niveau des autres, en construisant un système qui ne soit pas construit sur une monnaie dette.
Arrêtons de renoncer à notre pouvoir de citoyen en l’abodonnant à des réprésentants. Votez, oui, mais sur des projets, mais PAS pour des élus.
Et n’oublions pas que tous les livres sacrés proscrivent strictement l’usure.
Commentaires récents